Une cuillère, une purée, un regard, et un petit bisou sur le front…
Avant d’aller plus loin, retenez que la diversification alimentaire n’est pas seulement une affaire de nutrition. C’est aussi une question d’amour, de lien et de découverte. Souvent perçue comme un simple passage à de nouvelles textures ou comme un programme de menus rigides, elle constitue en réalité une étape fondatrice dans la vie d’un enfant.
Oui, vous le savez déjà… C’est un moment où s’éveillent non seulement les papilles, mais aussi les émotions, les souvenirs et la relation parent-enfant. En parlant de souvenirs, restez encore un peu. J’ai une histoire à vous raconter.
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Par Issouf Bamba-Jeune Blogueur UNICEF |
Bien plus qu’un repas, c'est la première aventure humaine
Après six mois d’allaitement maternel exclusif, le bébé est enfin prêt à découvrir un nouveau monde : celui des goûts, des couleurs, des odeurs, des températures, des textures…
Chaque bouchée devient alors une expérience multisensorielle, un apprentissage à part entière. C’est aussi, pour lui, un premier pas vers l’autonomie. Mais cette grande aventure, il ne la vit pas seul.
Je me souviens des plats que j’aimais… pas à six mois, bien sûr, mais vers mes cinq ans. La sauce tomate me faisait sourire, tandis que la sauce arachide me laissait indifférent, et c’est encore un peu le cas aujourd’hui.
Ce que cela montre ? Que nos goûts sont liés à des souvenirs, à des émotions et à des contextes. Et cela commence très tôt. L’adulte qui nourrit transmet. Pas seulement des nutriments, mais aussi une culture, un mode de vie, une sécurité affective. Par son regard, ses mots doux, sa patience, il rend ce moment unique, joyeux, rassurant. C’est un échange silencieux : une main qui tend la cuillère, une petite bouche qui s’ouvre… en toute confiance.
La table ou plutôt le tabouret, ce lieu où se tissent les premiers liens
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Par UNICEF Nigeria |
Bien avant de prononcer « maman » ou « papa », l’enfant ressent. Il perçoit s’il est attendu ou pressé, si le parent est présent ou distrait, si la nourriture est partagée avec amour… ou servie comme une corvée. C’est pourquoi chaque repas doit être un moment de plaisir partagé, du petit déjeuner à 7h au dîner de 19h, en passant par les goûters autour de 10h ou 16h, sans pression et sans jugement.
D’après mes recherches, les spécialistes s’accordent : une émotion positive associée aux premiers repas influence durablement la relation que l’enfant entretiendra avec la nourriture.
Un bébé qui mange avec plaisir, sans stress, a davantage de chances de devenir un enfant curieux, ouvert aux nouveautés, et à l’écoute de ses sensations alimentaires.
Et si on écoutait les bébés ?
Trop souvent, on impose à l’enfant des quantités, des aliments, des horaires, j'ai aussi vécu cela, je sais de quoi je parle. Pourtant en vrai, chaque bébé est unique. Il a ses préférences, son rythme, son appétit, ses petites résistances, et c’est très bien ainsi. Diversifier, ce n’est pas imposer. C’est proposer C’est observer, écouter, accompagner sans forcer, et célébrer chaque petite victoire : une nouvelle texture goûtée, une grimace rigolote, une cuillère attrapée avec fierté.
En Côte d’Ivoire, l’UNICEF travaille activement avec le gouvernement pour sensibiliser sur les bonnes pratiques nutritionnelles. L’objectif ? Garantir à chaque enfant un avenir radieux, en pleine santé, dès les premières bouchées.
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